(Agence Ecofin) - Alors que le chômage des jeunes persiste à Madagascar, les recruteurs pointent du doigt l’inadéquation entre les formations et les besoins du marché de l’emploi. Une situation qui pourrait trouver un début de solution grâce à une collaboration entre le secteur public et le secteur privé.
Le ministère malgache de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle a annoncé avoir signé une convention de partenariat avec le Syndicat de l'industrie de Madagascar, un regroupement de plus de 100 entreprises dans dix branches d’activité. La convention signée le mardi 5 mars a pour objectif d’apporter des réponses au problème de l’inadéquation formation emploi sur l’île.
Selon les termes de l’accord, les industriels seront intégrés dans le processus de formation des apprenants de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Ils devront en amont exprimer leur besoin de compétences. A son tour, le gouvernement organisera des programmes de formation en fonction de ces besoins. A ce niveau, les entreprises seront une nouvelle fois sollicitées pour accueillir les apprenants en stage, et éventuellement les recruter.
La ministre Lalatiana Rakotondrazafy (photo, à droite), signataire de la convention, a indiqué que cette démarche a pour but de réduire le taux de chômage et le taux de pauvreté, prioritairement parmi les jeunes. En effet, sur la Grande Ile, l’inadéquation formation emploi est citée comme l’une des principales raisons du chômage. Une étude présentée par l’économiste et chercheur malgache Herinjatovo Ramiarison, en 2022, relevait que plus de 70 % des offres d'emplois ne trouvaient pas de postulants. Dans le même temps, seuls 5% des demandeurs d'emploi arrivent à décrocher un poste.
Cette inadéquation se traduit non seulement dans les modules des programmes de formation enseignés dans les écoles, mais également à travers de nombreux parcours de formation qui manquent à la liste des offres de formation. A Madagascar, plus d’une centaine de métiers ne dispose pas de parcours de formation formelle.
Vanessa Ngono Atangana
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