(Agence Ecofin) - Le Nigeria abrite d’importants gisements de fer et d’or encore inexploités, faute d’investissements conséquents dans le secteur minier. Mais des efforts sont fournis depuis quelques années par l’Etat fédéral pour diversifier l’économie et porter la contribution du secteur minier à 5 %.
Au Nigeria, le secteur des Mines et Carrières a représenté une création de richesse de 686,64 milliards de nairas (1,65 milliard $) en 2020, soit 0,45 % du produit intérieur brut, contre 0,26 % en 2019. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Initiative pour la transparence des industries extractives, précisant que la part du secteur dans les exportations nigérianes est également faible, avec 0,14 %.
#NEITIIndustryReports - 71.1 million metric tons of minerals were produced in 2020. A breakdown of the total production showed that granite, limestone, sand and laterite were the highest contributors to minerals royalty payments recorded within the period. pic.twitter.com/Z6AIEqOJgn
— NEITI Nigeria (@nigeriaeiti) March 14, 2022
Le rapport souligne que l’industrie des minéraux solides au Nigeria est surtout portée par les Carrières, avec le granit, le calcaire, le sable et la latérite représentant respectivement 90 % et 87 % de la production et des royalties.
Ces dernières s’élèvent à un peu plus de 3 milliards de nairas, contribuant à des recettes de 128,27 milliards de nairas pour l’Etat fédéral et les collectivités locales, en hausse de 54 % en glissement annuel. Cependant, plus de 2 100 sociétés du secteur des Mines et Carrières doivent encore 2,76 milliards de nairas à l’Etat, au titre des frais statutaires annuels pour la détention de titres miniers.
#NEITIIndustryAudits -According to the latest report of the sector by NEITI for the year 2020, over 2,000 companies operating in Nigeria’s solid minerals industry are indebted to the federation to over N2.76billion. pic.twitter.com/9kAyE5UIoR
— NEITI Nigeria (@nigeriaeiti) March 14, 2022
Si la faible contribution du secteur minier au PIB nigérian est connue depuis longtemps, ces résultats rappellent que les importants gisements, notamment d’or et de fer, dont regorge le pays sont encore pour la plupart inexploités. Alors que l’Etat nigérian cherche depuis quelques années à réduire sa dépendance à la manne pétrolière, quelques actes sont déjà posés pour porter la contribution du secteur à 5 %.
Cela passe notamment par la promotion de la destination Nigeria auprès des investisseurs miniers à l’international, le soutien aux compagnies actives dans le secteur comme Thor Explorations sur l’or et Kogi Iron sur le fer, et l’intensification de la lutte contre la contrebande d’or.
En encourageant le gouvernement sur cette voie, le comité exécutif de l’ITIE-Nigeria lui recommande également d’investir dans la production de données géologiques du pays et de fournir plus d’efforts dans la transformation locale en interdisant par exemple l’exportation des minerais bruts. La création d’une entreprise publique dans le secteur minier qui devra « être gérée sur le modèle » de la Nigeria Liquified Natural Gas Limited, est également envisagée.
Emiliano Tossou
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