Le Bénin prépare une campagne de vaccin anti-palu, la RDC va suivre : le point santé hebdomadaire en Afrique
(Agence Ecofin) - Cette semaine dans l’actu santé africaine : le Bénin a réceptionné un premier lot de plus de 200 000 doses de vaccins anti-palu, et la République démocratique du Congo envisage de suivre le même chemin. L'OMS lance un appel urgent pour collecter 1,5 milliard de dollars afin de gérer les crises sanitaires qui sévissent dans la région cette année.
Le Bénin réceptionne plus de 200 000 doses de vaccins anti-palu
Le Bénin vient de recevoir 215 900 doses du vaccin antipaludique RTS,S, devenant ainsi le troisième pays de la région africaine à expérimenter à grande échelle cette solution depuis son approbation. « L’arrivée des 215 900 premières doses de vaccin contre le paludisme au Bénin est une étape importante vers une vaccination plus large contre l’une des maladies les plus mortelles pour les enfants africains », a déclaré le ministre de la santé béninois, Benjamin Hounkpatin, lors de la réception des vaccins antipaludiques le 15 janvier à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin.
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Le Bénin rejoint ainsi le Cameroun et la Sierra Leone, et devrait dans les mois à venir commencer à administrer le vaccin aux enfants de moins de deux ans. Cette avancée est considérée comme majeure dans la lutte contre le paludisme au Bénin et en Afrique. Il s'agira notamment de combiner la vaccination avec d'autres mesures de prévention telles que l'utilisation de moustiquaires imprégnées, d'insecticides à longue durée d'action, de pulvérisation intradomiciliaire, de traitement préventif intermittent des femmes enceintes et d'accès aux antipaludiques pour réduire de manière significative le nombre de décès liés au paludisme.
La RDC compte lui emboiter le pas
Plus au Sud, dans la région centrale, la RDC se prépare à déployer le vaccin cette année également. Selon les informations rapportées par l'agence congolaise de presse, le gouvernement d'Étienne Tshisekedi compte introduire en 2024 le vaccin antipaludique à l'intention des nourrissons pour lutter contre le paludisme.
« Le gouvernement congolais prévoit d'introduire cette année le vaccin pour les nourrissons et les enfants contre le paludisme dans le paquet d'interventions de lutte antipaludique », a déclaré le Dr Serge Emmanuel Hollen, vice-ministre de la Santé.
Rappelons que selon les chiffres des Nations Unies, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme toutes les deux minutes. En 2021, le paludisme a touché 247 millions de personnes dans le monde et a entraîné 619 000 décès, majoritairement (77 %) des enfants de moins de 5 ans, et principalement en Afrique.
L’OMS recherche 1,5 milliard de dollars pour gérer les crises sanitaires cette année
L’Afrique sera principalement touchée par les 41 crises sanitaires liées au changement climatique, aux phénomènes météorologiques extrêmes, à l'insécurité alimentaire, aux conflits et aux déplacements, que l’OMS anticipe pour cette année.
L’agence onusienne a présenté ces projections en même temps qu’elle sollicitait 1,5 milliard de dollars pour faire face à ces défis en Afrique cette année.
WHO appeals for $1.5-billion in funding to address health crises https://t.co/QPaEr6Csb8
— The Globe and Mail (@globeandmail) January 15, 2024
Dans le détail, les régions les plus touchées comprennent le nord de l'Éthiopie, en proie aux conséquences de la guerre civile et de la sécheresse, ainsi que la Corne de l'Afrique, englobant des parties de plusieurs pays, confrontée à une insécurité alimentaire aggravée par la crise climatique et les conflits, avec des problèmes majeurs de malnutrition et de choléra.
"Pour les personnes confrontées à des situations d'urgence, les perturbations des services de santé essentiels font souvent la différence entre la vie et la mort. Qu'il s'agisse des mères qui accouchent pendant un conflit, de l'aide aux jeunes enfants dans les régions touchées par la sécheresse ou des personnes qui reçoivent un traitement contre le cancer ou une dialyse, les soins de santé sauvent des vies. Les services de santé sont également essentiels pour rompre le cycle qui laisse trop souvent les communautés dans un état périlleux et dépendantes d'une nouvelle aide d'urgence", selon Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.
Les fonds collectés dans le cadre de cet appel d'urgence, indique-t-on depuis le siège de Genève, seront principalement utilisés pour la préparation et la disponibilité afin de permettre une réponse rapide et efficace aux catastrophes. Dans le détail, ces fonds iront à la région africaine (334 millions de dollars), à la région de la Méditerranée orientale (705 millions de dollars), à la région européenne (183 millions de dollars), à la région du Pacifique occidental (15,2 millions de dollars), à la région de l'Asie du Sud-Est (49 millions de dollars) et à la région des Amériques (131 millions de dollars). Cependant, le sous-financement généralisé dans le secteur humanitaire menace cette initiative.
La difficile situation du choléra en Afrique de l’Est et australe
Si depuis l'an dernier, les agences sanitaires signalent une vaste épidémie de choléra dans 13 pays d'Afrique de l'Est et australe (l'une des plus graves de ces dernières années), depuis le début de l'année, la région a enregistré plus de 200 000 cas de choléra et plus de 3000 décès liés à cette maladie. En particulier, la Zambie et le Zimbabwe sont les plus touchés.
We can construct all the climate-resilient WASH infrastructure we want but Cholera will still be there as long as we don't work on people's mindset. Drainages are blocked, people shit anywhere, food is sold anywhere and the local authority are just seated in their offices pic.twitter.com/0g55KRgaJf
— That Lunda Guy (@mupuchi) January 17, 2024
En Zambie, depuis le premier cas signalé en octobre 2023, plus de 9500 personnes ont été touchées, avec plus de 400 décès et 10 000 personnes infectées, avec un taux de létalité élevé de 3,9 %. Neuf des dix provinces du pays signalent désormais des cas de choléra, et près de 52 % de tous les cas concernent des enfants de moins de 15 ans.
Au Zimbabwe, depuis le début de l'épidémie en février de l'année dernière, plus de 18 000 cas ont été signalés dans les dix provinces, avec 71 décès confirmés et plus de 300 décès suspects. Les provinces de Harare et de Manicaland sont les plus touchées, et un enfant zimbabwéen sur six atteint de choléra a moins de 5 ans.
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…et au Nigeria
En Afrique de l’Ouest, le Nigeria vient de signaler des cas confirmés de la maladie infectieuse dans plusieurs régions, notamment dans les zones de gouvernement local de Biase et d'Obubra de l'État de Cross River. Selon le commissaire à la santé, le Dr Henry Egbe Ayuk, l'épidémie est favorisée par les sources d'eau impures et les fruits non couverts. Un comité de réponse a été constitué pour gérer la situation, avec l'appui du Centre national de contrôle des maladies (NCDC), et un centre d'opération d'urgence a été activé.
Rougeole dans deux autres États
Dans un autre développement, l'État d'Abia, toujours au Nigeria, a enregistré trois cas de rougeole dans les zones de gouvernement local d'Umunneochi et d'Arochukwu. Bien que ces cas se soient produits dans la partie nord de l'État, les deux conseils de gouvernement local ne sont pas limitrophes. Les autorités enquêtent pour identifier les enfants touchés et déterminer quand la maladie a commencé.
Ayi Renaud Dossavi
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Ayi Renaud DOSSAVI
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).