(Agence Ecofin) - Au Ghana, le virus du Swollen Shoot du cacaoyer a été identifié pour la première fois en 1936 dans la région orientale. La maladie pour l’heure incurable représente un défi majeur pour le développement de la production de fèves dans le pays.
Au Ghana, la réhabilitation de toutes les plantations de cacao affectées par la maladie virale du cacaoyer (Swollen Shoot) nécessitera une enveloppe de 2 milliards $. L’annonce a été faite par Joseph Aidoo, directeur exécutif du Conseil du cacao (Cocobod) en marge de la 5e Conférence mondiale sur le cacao qui se tenait du 21 au 24 avril à Bruxelles.
Si dans le cadre du financement de la lutte contre la pathologie, les autorités de la filière ont pu mobiliser des fonds auprès de diverses institutions, dont la BAD, pour traiter près de 100 000 hectares de vergers infectés depuis 2020, M. Aidoo indique que 500 000 hectares sont toujours attaqués par le virus, soit entre 17 et 20 % des superficies totales plantées.
Pour le pays, le Swollen Shoot reste une menace majeure qui vient s’ajouter à d’autres défis comme la perte de productivité liée au vieillissement des cacaoyers ainsi que l’exploitation minière illégale.
Ces différents facteurs ont poussé les estimations de la production à seulement 500 000 tonnes cette saison contre 674 000 tonnes un an plus tôt. Une situation qui affecte l’approvisionnement mondial en fèves et contribuera avec le recul attendu de l’offre en Côte d’Ivoire, à une 3ème saison consécutive de déficit sur le marché en 2023/2024 (374 000 tonnes), selon l’Organisation internationale du cacao (Icco).
Alors qu’actuellement les prix du cacao battent des records à Londres et à New York, certains observateurs indiquent que le statut de second producteur mondial du Ghana pourrait être menacé dans les deux prochaines années par l’Équateur en cas d’absence d’une véritable feuille de route pour s’attaquer aux problèmes structurels et relancer la production qui évolue en dent-de-scie depuis plus d’une décennie.
Dans le pays d’Amérique du Sud, la filière table sur une production de 500 000 tonnes de cacao d’ici 2026/2027 à la faveur des investissements massifs anticipés dans les champs grâce aux gains enregistrés par les producteurs cette saison qui perçoivent entre 80 et 90 % des prix internationaux de la fève.
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